Deux anciens Mucistes figurent dans les rangs du PSG : Stéphane Sessegnon et Fabrice Pancrate.
Voyage dans le passé avec Alain Pascalou...
Il est toujours intéressant de discuter football et recrutement avec Alain Pascalou. Parce que ce fidèle du Muc 72 a un coup d'oeil exceptionnel et une approche humaine profonde. Avec lui, chaque joueur, chaque homme est différent. Et il sait bien mettre en valeur leurs nuances...
Quand il parle de Stéphane Sessegnon, un mot lui vient immédiatement à la bouche : « C'est un génie. Un joueur de classe. Un grand technicien qui a aussi beaucoup de caractère. Stéphane peut jouer au PSG ou à Marseille. Il n'a peur de rien. Il peut se faire siffler pendant 20 minutes, il tentera encore quelque chose à la 21e. Toute la cellule recrutement l'a vu quand il jouait à Créteil. Nous étions tous conquis par ses accélérations fulgurantes dans un couloir. En un-contre-un, il explosait son vis-à-vis. Chez nous, le staff technique l'a bien fait bosser. Il a gagné en volume de jeu et en constance. Maintenant, il a besoin d'être au centre du jeu. Il a le talent pour. »
La puissance de Pancrate
Depuis le mois de juillet, Stéphane est en effet un joueur du Paris Saint-Germain. Mais il a pourtant bel et bien failli partir... à Chelsea ! « C'est vrai, concède Alain Pascalou. Il faut savoir que Stéphane, avec le Bénin, a été très brillant lors de la dernière Coupe d'Afrique des Nations. Le PSV Eindhoven et Chelsea étaient sous le charme. Guy Hillion, le recruteur français de Chelsea, a même poussé les dirigeants du club londonien à le prendre. Il n'a pas été suivi... » Mais qui sait ? Ce n'est peut-être que partie remise !
Alain Pascalou se souvient également de la découverte de Fabrice Pancrate. « Je l'ai découvert par hasard lors d'un match entre Auxerre et Guingamp, en CFA. Je l'ai revu devant la réserve de Rennes. J'étais surpris par son potentiel énorme. J'ai demandé à Pierrot Lamy de le superviser. Lui aussi, a été conquis. Il y a juste une chose qu'on ne comprenait pas : Guingamp le laissait libre. J'ai appelé Guy Lacombe. Il m'a parlé de ses défauts, de son manque de constance, de ses arrivées en retard aux entraînements, de ses prises de poids. Cela ne nous a pas découragés. »
Arrivé au Mans, Pancrate poursuit son apprentissage et monte en puissance. « Là encore, le staff technique a bien travaillé. Et grâce à Daniel Jeandupeux, qui lui faisait des séances spécifiques d'attaquant, il a progressé devant le but. Avec Daniel Cousin, c'était le plus puissant de tous. Il fallait le lancer. Il avait une course longue de 50-60 mètres d'une puissance incroyable. Plus on jouait bas, plus il y avait danger pour nos adversaires. Avec lui, ça s'est mal terminé parce qu'il voulait absolument rejoindre le PSG et qu'on voulait le garder. Les deux derniers mois ont été pénibles. Mais comme c'est un garçon joyeux, tout est ensuite rentré dans l'ordre. Il m'a même invité à son mariage. »
Alain Pascalou espère maintenant que le PSG ne sera pas à la noce, ce soir, devant les Manceaux!
Jacques HÉBERT.
Ouest-France