Le 30 septembre 2000, devant plus de 100.000 spectateurs, le Cameroun obtenait la première médaille d’or olympique de son histoire grâce à ses footballeurs, vainqueurs de l’Espagne (2-2, 5 tirs au but à 3). De cette équipe emmenée par Jean-Paul Akono, on retient bien sûr les noms de Kameni, Mboma, Eto’o, Geremi, Mbami… Mais que sont devenus les autres ? A un mois de l’ouverture des Jeux de Pékin, où les Lions Indomptables seront une nouvelle fois au rendez-vous, RFI a mené l’enquête.
Daniel Bekono. Né en 1978. A joué les trois matchs du 1er tour (Koweit, USA, République Tchèque) avant d’être remplacé par Kameni. Par la suite, a notamment évolué six mois au Sultanat de Brunei. Etabli en Bulgarie depuis 2003, il s’est engagé cet été au CSKA Sofia, champion en titre.
Idriss Carlos Kameni. Né en 1984. Plus jeune joueur du tournoi, il a disputé les trois derniers matchs (Brésil, Chili et Espagne) et a été sacré champion olympique à 16 ans. Formé au Havre, il a ensuite porté les couleurs de Saint-Etienne avant de prendre la direction de l’Espagne, où il garde les buts de l’Espanyol Barcelone (D1) depuis 2004.
Défenseurs
Patrice Abanda. Né en 1978. A joué les six matchs du tournoi. Après Sydney, il passa par la Grèce et la République Tchèque (Sparta Prague, Teplice). Lors d’une visite médicale au Dynamo Kiev, un problème au foie (hépatite) a été détecté. Il a mis un terme à sa carrière en décembre 2005. Rentré au pays, il se soigne et travaille à la Caisse nationale de prévoyance sociale.
Serge Branco. Né en 1980. A joué cinq des six matchs du tournoi. Après des passages en Allemagne, en Angleterre et en Russie, à Samara, où il a connu des problèmes de racisme, il vient de s’engager avec Duisbourg, en D2 allemande. Son site Internet est particulièrement dense.
Lauren Etamé Mayer. Né en 1977. A joué les six matchs. Après cinq saisons en Espagne, au Real Majorque notamment, où il a ouvert la voie à Samuel Eto’o, il a pris en 2000 la direction de l’Angleterre et d’Arsenal, où il est resté jusqu’en décembre 2006. Il évolue depuis à Portsmouth (D1).
Serge Mimpo. Né en 1974. A joué les six matchs du tournoi. Après un passage en Grèce, il s’est établi en France et évolue au Paris FC (National). Il devait porter la flamme olympique à Paris en avril dernier. Mais les manifestations hostiles au régime de Pékin et la réaction des officiels chinois en ont décidé autrement…
Aaron Nguimbat. Né en 1978. A joué cinq des six matchs. Localisé au Skonto Riga, en Lettonie, jusqu’en 2005, il a ensuite disparu du paysage du football professionnel. Rentré au pays, il n’a pour l’instant pas de club.
Pierre Womé. Né en 1978. A joué les six matchs du tournoi, inscrivant le tir au but décisif en finale. Sa carrière l’a mené en Italie (Brescia, Inter), en Angleterre (Fulham), en Espagne (Espanyol) et en Allemagne (Brême). Il a signé fin mai avec le FC Cologne, qui retrouve l’élite. En froid avec la sélection depuis 2005 et un pénalty raté lors du match décisif des éliminatoires du Mondial allemand.
Milieux de terrain
Nicolas Alnoudji. Né en 1979. A joué les six matchs du tournoi olympique. Il a ensuite évolué en Turquie, en France, au Qatar, aux Emirats, en Belgique et au Portugal. Etait jusqu’en janvier 2008 à Créteil (D3 française). Négocierait un transfert en Chine ou en Irlande (Shelbourne ?).
Clément Béaud. Né en 1980. Un match joué (dans son intégralité), la demi-finale face au Chili. A évolué par la suite en Pologne, en Lituanie, en Chine et au Portugal. Il fait partie de l’effectif de l’Academico de Viseu (D3 portugaise).
Modeste Mbami. Né en 1982. A joué trois matchs et notamment inscrit le but décisif en prolongation en quart de finale contre le Brésil. Il a depuis fait carrière en France : Sedan, PSG et Marseille depuis l’été 2006, où il évoluera également en 2008-2009.
Daniel Ngom Kome. Né en 1980. A joué trois matchs, dont la finale (entré à la mi-temps). Etabli depuis en Espagne, où il fait partie depuis février 2007 de l’effectif du Real Valladolid (D2), le club de l’international nigérian Bartholomew Ogbeche.
Geremi Njitap. Né en 1978. A joué cinq des six matchs. Sa brillante carrière l’a ensuite emmené en Turquie, en Espagne et en Angleterre. Après Chelsea, il évolue depuis juillet 2007 à Newcastle United (D1 anglaise).
Attaquants
Joël Epalle. Né en 1978. Quatre matchs joués. Après Sydney, il a pris la direction de la Grèce puis de l’Allemagne. Depuis décembre 2006, il est à Bochum (D1 allemande).
Samuel Eto’o. Né en 1981. A joué les six matchs du tournoi olympique. Etabli en Espagne, il a porté les couleurs du Real Majorque, du Real Madrid et du FC Barcelone depuis 2004. Ballon d’Or africain 2003, 2004 et 2005. Meilleur buteur de l’histoire de la CAN (16 réalisations). Pouurait changer de club et/ou de pays dans les prochains jours.
Patrick Mboma. Né en 1970. Six matchs joués, meilleur buteur camerounais du tournoi (4 réalisations). Après Sydney, l’ancien buteur de Châteauroux et du PSG a évolué en Italie, en Angleterre et au Japon. Il a arrêté sa carrière en 2005. Aujourd’hui agent de joueurs, il s’occupe notamment de Kameni. Un des meilleurs buteurs camerounais de l’histoire des Lions (33 buts en 57 matchs).
Albert Meyong Ze. Né en 1980. Trois matchs joués, dont la finale. A ensuite évolué au Portugal et en Espagne (Albacete). Il a signé à Belenenses (D1 portugaise) début 2008 mais ne fait pas partie de l’effectif 2009. Des problèmes juridiques seraient en cause. Il pourrait être prêté à Levante (D1 espagnole). Meilleur buteur du championnat portugais 2006.
Patrick Suffo. Né en 1978. Trois matchs joués. Grand voyageur, il a connu l’Angleterre, l’Espagne, l’Arabie Saoudite, les Emirats, la Norvège et Israël. Après un passage à Puertollano (D3 espagnole), il est sur le point de retrouver l’Angleterre avec Walsall (D3) ou Coventry (D2). Réponse dans quelques jours.
Trois questions à Jean-Paul Akono, entraîneur du Cameroun olympique 2000 |
Jean-Paul Akono est aujourd’hui responsable des équipes militaires camerounaises. Quel souvenir gardez-vous de ce tournoi olympique, huit ans après ? Vivace ! Comme si c’était hier... En 1984, pour sa première participation aux Jeux, le Cameroun avait été balayé d’entrée. Là, nous sommes allés au bout. Ce fut un grand moment, une émotion intense, comme on en connait peut-être une seule fois dans sa vie professionnelle. Mon meilleur souvenir de technicien sans aucun doute. Un peu comme si vous demandiez à Aimé Jacquet ses souvenirs de la Coupe du monde 1998. Je me souviens aussi de notre retour. En France, on avait été accueilli à l’Assemblée nationale, puis on avait joué ce fameux match amical au Stade de France… Inoubliable. L’image la plus forte ? Le quart de finale contre le Brésil. Notre premier but, le coup franc de Mboma, c’était un truc qu’on avait travaillé à l’entraînement. J’étais sûr que cela pourrait nous servir en match. La faute a été sifflée pile là où il fallait. Je lui ai crié : « Patrick, tire ! » Et il a envoyé cette fusée dans les buts. On a ensuite eu deux expulsions très sévères. Le Brésil revient au score à la dernière minute… A neuf contre onze en prolongation, plus personne ne nous donnait une chance. A l’époque en plus, il y avait le but en or. Et en face, des joueurs comme Ronaldinho et Alex, un entraîneur comme Luxemburgo… Et puis Mbami qui marque le second but et nous qualifie ! Le tournoi aurait pu s’arrêter là pour nous, on avait déjà fait quelque chose d’exceptionnel. Mais en fait, ce fut un déclic. C’est à ce moment-là qu’on a peut-être gagné le titre olympique. Mais il faut dire aussi qu’on était bien préparé. Les autorités de l’époque nous avaient placés dans les meilleures conditions, avec des stages en France, en Allemagne et en Angleterre. On était arrivé sur place confiants et déterminés. Avez-vous gardé des contacts avec les joueurs ? Pas trop, et je le déplore, même si je sais que le système et les mentalités sont ainsi faits. J’ai gardé une vraie admiration pour Lauren et Mboma, deux grands professionnels. Et j’ai longtemps eu de bons rapports avec Eto’o. Si vous me demandez si je serai à Pékin, je vous réponds non, on ne m’a pas encore fait signe. Je me rattraperai devant la télé. (Recueilli par JFP) |
Le parcours des Lions Indomptables à Sydney
1er tour (Groupe C, à Brisbane et Canberra)
Cameroun-Koweït : 3-2 (Alnoudji, Mboma, Lauren)
Cameroun-Etats-Unis : 1-1 (Mboma)
Cameroun-République Tchèque : 1-1 (Lauren)
Quarts de finale (à Brisbane)
Cameroun-Brésil : 2-1 après prolongation (Mboma, Mbami)
Demi-finales (à Melbourne)
Cameroun-Chili : 2-1 (Mboma, Lauren sp)
Finale (à Sydney)
Cameroun-Espagne : 2-2 (5 tirs au but à 3) (Amaya csc, Eto’o)
L’équipe de la finale
Kameni – Wome, Mimpo, Abanda, Branco (Epalle 91’), Lauren – Alnoudji (Meyong Ze 111’), Geremi, Nguimbat (Ngom Kome 45’) – Mboma, Eto’o. Entraîneur : Jean-Paul Akono. Les joueurs ayant tiré au but (dans l’ordre – tous ont réussi) : Mboma, Geremi, Lauren, Eto’o, Womé