Ils se succèdent et sont moins performants les uns que les autres. Les statistiques sont hallucinantes, mais réelles. Aucun entraîneur expatrié européen n'a remporté 2 matches avec la sélection nationale du Bénin. Et pourtant, le mythe a de l'effet sur les responsables du football
On a trop souvent l'impression de réécrire les mêmes articles, de rappeler les mêmes choses, les mêmes principes de base. Pour combien de fois encore, je ne saurais le dire. Quand le cas Notheaux était sur le tapis, en janvier 2007, nous avons expliqué que c'était une aventure sans lendemain. Le gouvernement d'alors a bien compris et fait confiance aux locaux qui ont fait le boulot. Qu'on les aime ou pas, ils l'ont fait.
Mais très tôt, des responsables ont jugé mieux d'aller chercher ailleurs un magicien capable d'emmener les Ecureuils sur le toit de l'Afrique à la date du 10 février. La finale, responsables et Ecureuils l'ont regardé à la télé, partis 10 jours plus tôt du Ghana. Troussier laissé sur le carreau, Fabisch Reinhardt est recruté avec un salaire présidentiel (plus de 10 millions de nos francs) et n'a vraiment rien apporté à l'équipe. Cela, ses parrains ne veulent pas l'admettre.
Cinq mois sont passés et l'ère Fabisch aura vécu. Et les mêmes démons hantent à nouveau l'antre des Ecureuils. Il faut un expatrié. Quel qu'il soit, qu'importe ! Qu'il remporte 2 matches ou aligne les défaites, qu'importe ! Qu'il ait un fichier et une base de données sur les footballeurs béninois, ça n'intéresse personne. Un expatrié pour faire fructifier les affaires, protéger les intérêts, gagner des millions, avec des adjoints béninois sans salaires, qu'importe. Toujours.
Après tout, Simondi, Taelman, Revelli, Devèze ont eu des assistants béninois non salariés. Ça n'est pas le plus important. La vérité, c'est que dans ce cercle vicieux, chaque acteur et responsable se fiche pas mal de ce qui est bien ou pas. Seuls les intérêts comptent. Deux semaines avant un déplacement important en Angola, les Ecureuils seniors sont replongés dans la tourmente.
L'instabilité voulue et entretenue depuis la qualification pour Ghana 2008 se poursuit. On se demande bien jusqu'où iront les patrons du football béninois dans la course à la plénitude de l'improvisation et au summum de l'incurie.
Aubay-Rolland Zohoun