Avant même le coup d’envoi, ce France-Roumanie aura livré des nouvelles importantes pour les Bleus via la feuille de match : Patrick Vieira, blessé et indisponible pour cette première rencontre, fait bel et bien partie des 23 Français pour l’Euro 2008 avec son habituel numéro 4 ; Mathieu Flamini, son suppléant, est officiellement en vacances ; Thierry Henry, ménagé ces derniers jours, n’est pas titulaire ; Anelka et Benzema forment un duo d’attaque inédit au sein d’une équipe par ailleurs sans surprise avec Coupet dans les buts, Sagnol, Thuram, Gallas et Abidal en défense, Toulalan, Makelele, Ribéry et Malouda en milieu de terrain.
30 000 spectateurs équitablement répartis entre fans des deux équipes garnissent les tribunes du Letzigrund de Zurich, une enceinte plus réputée pour sa réunion d’athlétisme annuelle que pour les exploits des footballeurs locaux.
Sous le soleil et une chaleur tout à fait acceptable (25 degrés), Benzema et Anelka engagent. Le ton est rapidement donné : les Français investissent le camp adverse et les Roumains forment un bloc compact en défense.
La première frappe est signée Anelka à la 8e minute : alerté par Ribéry, l’attaquant de Chelsea reprend largement à côté, imité par Benzema des 20 mètres une minute plus tard.
Comme prévu, face à des Bleus qui monopolisent le ballon, les joueurs de Victor Piturca cassent le rythme et procèdent par à-coups. Daniel Niculae, bien placé, ne cadre pas une frappe du cou de pied au terme du quart d’heure initial.
Un ronron qui fait l’affaire des Roumains
Lentement mais sûrement, le match tombe dans un ronron qui fait l’affaire des « Latins de l’Est ». Niculae, toujours lui, se prend pour Maradona en reprenant un centre de la main et reçoit en échange un carton assorti au maillot de son pays (25’).
A la demi-heure, Nicolas Anelka sonne le réveil français. D’abord par une reprise de la tête juste au dessus de la transversale, puis par un enchainement grand pont sur Rat – frappe de plein fouet qui termine sa course en heurtant le petit filet extérieur des buts de Lobont (37’).
Sous la pression, les Roumains commettent un nombre croissant de fautes. Contra et Goian, auteur d’une obstruction grossière sur Ribéry, reçoivent à leur tour un avertissement. Sans frais : les deux équipes rejoignent les vestiaires sans qu’aucun but n’ait été inscrit. Les Bleus ne semblent pas dans un grand jour, et les coéquipiers de Chivu tissent patiemment leur toile.
50e minute : Sagnol tacle Mutu par derrière. Carton jaune et coup-franc aux 20m pour les Roumains, frappé par le buteur de la Fiorentina et repoussé par le mur.
La France ne parvient pas à hausser le ton, malgré une belle combinaison Anelka-Benzema ponctuée d’un intérieur du pied à ras de terre du Lyonnais qui oblige Lobont à se coucher (61’).
Plus de questions que de réponses
A court d’idées, comme chloroformés par des Roumains de mieux en mieux disposés sur le terrain, les finalistes de la Coupe du monde 2006 ne parviennent même plus à s’approcher des buts adverses et les occasions de but se raréfient.
A l’approche du dernier quart d’heure, Raymond Domenech fait entrer deux de ses jokers, Bafetimbi Gomis et Samir Nasri. Mais rien n’y fait. Ce sont même les successeurs de Hagi qui prennent le contrôle des opérations grâce notamment au remuant Daniel Niculae.
C’est sur le score logique de 0-0 que M. Mejuto Gonzalez siffle la fin d’un match terne, qui pose aux Français plus beaucoup de questions qu’il n’a apporté de réponses, même si Coupet n’a pas été inquiété une seule fois en 90 minutes.
« Ils ont su nous canaliser, on n’avançait pas. C’est souvent le cas lors du premier match. Maintenant on le sait : si on reste comme aujourd’hui avec le frein à main, on risque de sortir. Il y a encore six points à prendre, ça se jouera à rien dans ce groupe serré... » Paroles du sélectionneur français à la sortie du terrain.
Quant aux Roumains, heureux de cette performance au coup de sifflet final, ils gardent intactes leurs chances de qualification pour les quarts de finale, objectif avoué de leurs dirigeants. Mais ils devront se montrer un peu plus audacieux pour cela…
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