Manchester-Barcelone :duel de stars à Old Trafford
Le club mancunien reçoit Barcelone mardi en demi-finales retour de la Ligue des champions (0-0 à l'aller).
Manchester United sera-t-il le «perdant magnifique» de l'année ? Souvent flamboyants cette saison, les hommes d'Alex Ferguson pourraient pourtant tout perdre dans le sprint final après leur défaite ce week-end contre Chelsea 2 à 1 à Stamford Bridge. Grâce à cette précieuse victoire, les Blues sont revenus à égalité avec les Red Devils à deux journées de la fin d'un championnat qui paraissait pourtant promis à Manchester. Mais les coéquipiers de Cristiano Ronaldo, élu meilleur joueur de la saison, s'essoufflent ces dernières semaines. Ils n'ont pris que 8 points lors des cinq dernières journées. Ils restent toutefois maîtres de leur destin puisqu'ils disposent d'une bien meilleure différence de buts que leur rival londonien (+ 53 contre + 37).
Alex Ferguson avait stigmatisé le calendrier trop chargé, responsable selon lui de l'élimination en demi-finale l'an dernier contre le Milan AC. Il peut craindre un mauvais remake. Trois jours seulement après la défaite face à Chelsea, MU retrouve Barcelone. Après le nul 0-0 à l'aller en Catalogne, la formation britannique a juste besoin de s'imposer à domicile. Mais l'atout fraîcheur devrait être espagnol.
Le Barça a fait souffler ses titulaires en championnat contre La Corogne (défaite 2 à 0). Il faut dire que les «Blaugrana» n'ont plus aucune chance de remporter la Liga, promise au grand rival, le Real Madrid. Alors, la Ligue des champions est devenue une obsession. Une victoire dans l'épreuve reine ferait presque oublier l'échec retentissant des «Quatre fantastiques». Si Messi, blessé une grande partie de la saison, et Eto'o n'ont pas trop déçu. Henry, qui n'a plus marqué en Liga depuis mi-février, traîne son vague à l'âme. Et Ronaldinho, blessé et sur le départ, connaît une saison catastrophique. Pas de Ronaldinho mardi, mais une pléiade de stars dans le «théâtre des rêves». Wayne Rooney, touché à une hanche ce week-end, demeure toutefois incertain côté Manchester.
Mickaël Sylvestre ne devrait pas débuter la rencontre. Le Français gravement blessé au genou, rupture des ligaments croisés en septembre dernier, a effectué son retour contre l'AS Rome en quarts de finale retour après six mois d'absence. En concurrence avec un autre Français, Patrice Evra, il semble condamné à jouer les doublures d'ici à la fin de saison au poste d'arrière gauche.
«Il faut finir le boulot»
Mais, au club depuis 1999, quatre fois champion d'Angleterre avec MU, il rêve enfin de remporter la Ligue des champions. «Il faut frapper un grand coup. Le doublé serait exceptionnel pour notre public l'année du cinquantenaire de la disparition des Busby Babes (l'équipe mancunienne disparue il y a cinquante ans dans un accident d'avion). L'année dernière, on a remporté le championnat et on s'est replacé en Europe. Ferguson a renforcé l'équipe… Il faut finir le boulot», confie l'ancien Rennais bien placé pour définir l'esprit mancunien. «Scholes, Giggs inspirent les plus jeunes par leur qualité, leur abnégation et leur envie. Ce sont des grands professionnels. C'est la raison pour laquelle ils sont toujours en équipe première après quinze ans de carrière à Manchester.»
Sylvestre reste bien le plus mancunien des Français. «On n'est pas très médiatisé en France lorsqu'on joue à Manchester. Mais je n'éprouve aucune frustration. Je me fais plaisir ici. Je suis à moitié anglais maintenant.»
Si les Red Devils n'ont jamais battu les Catalans dans la plus prestigieuse compétition européenne en cinq confrontations, le Barça a parfois réussi à MU par le passé. En 1984 en quarts de finale de la Coupe des Coupes, après une défaite 2 à 0 au Camp Nou, Manchester United avait surclassé la formation de Maradona 3 à 0 à Old Trafford.
Le Figaro
